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Abandoned Hope
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22 novembre 2006

10- Butterfly Effect ?

« Il a été dit que le seul battement d’aile d’un papillon pouvait provoquer une tornade ... »

Edward Norton Lorenz

N’est-il pas à ce point étrange de constater que les plus infimes phénomènes naturels peuvent être à l’origine des plus grands cataclysmes ? Dire qu’il suffit d’un minuscule caillou pour provoquer des éboulements, d’un flocon de neige pour déclencher une avalanche, ou d’une brise pour engendrer un cyclone ...

Mais l’étonnement, l’incompréhension est encore plus forte à cette pensée : s’il suffit d’une goutte d’eau en plus pour faire déborder un vase, ce n’est pas en l’enlevant une autre goutte d’eau que l’on arrêtera une crue ...

Tout se passe comme si la Nature était faite de telle sorte qu’elle n’a besoin de nul effort pour accomplir les plus grands « miracles », tandis que l’Homme en est réduit à déployer les moyens les plus drastiques ne serait-ce que pour réfréner ces effets. Ne parlons même pas de l’imiter …

Et cependant, si l’on considère les faits sous un autre angle, l’Homme n’est pas si impuissant. Pour s’en convaincre, il nous faut étudier les conséquences de ses actions non pas à l’échelle terrestre, mais à l’échelle humaine, sociale. Un homme seul ne pourra pas soulever un rocher d’une tonne à la seule force de ses bras, quand bien même il serait l’Homme le plus fort qui soit. Mais ce même homme, par sa seule volonté, pourra combler le plus profond des fossés en y envoyant des milliers de personnes …

Bien sûr, il ne sera pas la cause directe du résultat, mais il en sera le principal responsable, étant donné que c’est son action première qui sera origine de tout.

En fin de compte, ce que la Nature peut faire à l’échelle terrestre, l’Homme peut le faire à l’échelle mondiale : détruire un autre homme aussi bien que des nations entières, corrompre un juge, lever des armées, tout est possible à l’Homme sur l’Homme.

« Homo Homini Lupus »

La différence majeure, l’injustice aussi, c’est que si l’Homme seul peut embraser une forêt entière avec une simple étincelle, il n’éteindra pas l’incendie engendré aussi facilement. La Nature elle, le peut. Un courant d’air peut attiser ce feu et l’entretenir des jours durant, mais également amener les nuages à déverser leur pluie providentielle et éteindre une fournaise.

Ainsi, Dieu ou la Nature, dans une infinie bonté, semble avoir fait l’Homme de telle sorte que s’il est capable de faire le meilleur et le pire, sa propension à faire le Mal est plus grande que celle à faire le bien, tout comme il lui est plus facile de paresser que de travailler, car il est dans la Nature de l’Homme d’être oisif, cela est vrai.

Or, me direz-vous, l’Homme n’est pas fait pour ne rien faire. Un homme inactif s’ennuie inexorablement, et cet ennui lui pèse, ce qui signifie qu’il ne lui plaît pas d’être dans cet état. De plus, un homme s’épanouit dans l’accomplissement d’une œuvre, que ce soit une sculpture, une peinture, une architecture, ou que sais-je encore. Dans la société actuelle, l’homme est ce qu’il fait. Pour preuve, demandez-vous ce que vous penseriez d’un homme qui affirmerait ne rien savoir faire, ne rien avoir fait, et passer ses journées à ne rien faire. Il serait facile de tout vouloir rayer et de dire : il n’est tout simplement rien.

Pourtant il existe bien peu de personnes qui se réjouissent de se réveiller tous les jours à une heure indue, et partir pour travailler alors que le jour n’est pas encore levé, et rentrer lorsque la Nuit déjà est tombée …Bien peu de personnes également ne rechignent contre une heure, une journée de congé, et ne profitent de ce repos bien mérité.

Mais sans plus nous attarder sur les différentes causes métaphysiques de ce trait de caractère, revenons à notre échelle humaine, et analysons en les conséquences, puisque la difficulté extrême à faire le bien est toujours valable, quelque soit le contexte.

C’est un fait : une personne pourra mettre des jours, des semaines, des mois ou même des années pour peindre un tableau, sculpter une statue, construire un bâtiment, tandis qu’il lui suffira de très peu de moyens (un marteau et quelques secondes sont souvent suffisants) pour tout défaire.

Il en est de même pour les relations sociales : la confiance, la sympathie, l’intérêt ou l’amitié par exemple sont principalement dépendants du temps ; ce sont des marques d’affection, des « récompenses » qui s’acquièrent difficilement. Et lors qu’il faudra une année pour considérer que deux personnes soient amies, une journée, quelques mots, et tout sera fini, détruire sans espoir de rémédiation …

Des discussions courtes, mais passionnées, de la sympathie spontanée, réciproque, des quelques instants passés ensemble à sourire, il ne restera plus que des souvenirs diffus, de lourds silences, de l’indifférence et la solitude. Ainsi finit l’histoire d’une vie, et tout cela à cause d’une flamme trop ardente …

On s’étonne parfois de certains phénomènes naturels, climatiques. Certes, un tremblement de terre, un tsunami, une éruption ont de quoi effrayer si l’on considère les dégâts matériels et le nombre faramineux de victimes. Mais cette peur vient de l’incompréhension et/ou du caractère incontrôlable du phénomène. Si l’on peut « prévoir » avec les moyens actuels l’arrivée d’un raz-de-marée, l’imminence d’un glissement de terrain ou le réveil d’un volcan, on ne peut toujours pas les éviter, les arrêter.

Or si l’on considère toutes les personnes qui « meurent » psychologiquement chaque jour suite à un événement aussi courant qu’un licenciement, une agression – même verbale – et dieu seul sait quoi d’autre, il y aurait de quoi s’étonner. Toutes ces personnes détruites d’un geste, d’une décision, d’un mot …

Et alors que l’on honore et éprouve la plus grande compassion pour ceux qui sont atteint physiquement, trop de gens souffrant mentalement sont encore négligés, sous prétexte qu’ils sont valides physiquement.

Un homme épanoui, employé modèle, bon père et mari fidèle devient ivrogne, agressif, chômeur, détestable, et on le rejette au lieu que de se demander ce qui l’a changé si rapidement.

Un jeune homme souriant, dynamique et serviable devient mélancolique, asocial et refermé sur lui-même pour une raison précise …Tout est mystère, et pourtant, tout a une explication, aussi difficile d’appréhension soit-elle, il ne suffit que d’un niveau de conscience plus élevé …

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Commentaires
T
Ma courgette, toi tu as l'art de te poser des questions inutiles xD<br /> Sérieusement, que dire à part que je pense tout à fait comme toi et que ce texte est en plus magnifiquement bien écrit... Comme d'habitude tu me diras en fait...<br /> Je ne sais pas quoi ajouter, faudrait que je te fasse lire ma dissert sur Y-a-t-il une part de divin en l'homme^^ fais y moi penser lol<br /> Je t'adore...
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