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3 septembre 2007

14 - Conscience

Cela fait déjà quelques temps que je n'avais posté de nouvel article sur le blog, faute de temps, et de motivations je dois avouer. J'ai décidé de me racheter avec cet extrait de pensée philosophique. Je tiens à préciser qu'elle n'est pas de moi, je l'ai lue il y a déjà quelques années, et je me souviens que l'article m'avait plu alors que je n'en mesurais pas totalement la portée philosophique. Bref, je l'avais recopié, comme tout écrit m'ayant marqué, et aujourd'hui, il semblerait que cet extrait ait trouvé son utilité, du moins je l'espère :)       

                                    

Conscience

Notre expérience de la conscience  semble immédiate: j'ai conscience d'agir, de vouloir de connaître, d'exister...Dire ainsi de l'Homme qu'il est un être doué de conscience signifie qu'il n'est pas une chose parmi les choses, un simple objet, mais qu'il est capable de se mettre à distance de lui-même et du monde. C'est ce qu'exprime Pascal en nous disant dans les Pensées:"Quand l'Univers l'écraserait, l'Homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'Univers a sur lui, l'univers n'en sait rien."

Mais le terme de conscience a aussi une connotation morale. On dira d'une personne qu'elle a un "poids sur la conscience" ou qu'elle n'a pas "la conscience tranquille" pour signifier qu'elle a le sentiment d'avoir mal agi.

De même, on parlera d'inconscience pour caractériser une  attitude ou un comportement dans lesquels un individu ne sait pas ce qu'il fait, ne mesurant pas la portée de ses actes.

Quelle dimension l'affirmation de la conscience apporte-t-elle à l'Homme? Si la conscience est bien, comme nous le montre Pascal, ce qui fait notre dignité, c'est, entre autres, parce qu'elle nous permet de réfléchir. On peut noter d'ailleurs que le terme de réflexion désigne tout à la fois la méditation, la pensée, et le reflet dans un miroir.

En disant que l'Homme est un être doté de conscience, on affirme alors qu'il est capable d'un écart à lui-même. C'est ce que Descartes va nous montrer à travers l'expérience du doute méthodique: je peux douter du monde extérieur, des réalités mathématiques, mais je ne peux pas douter de ma propre existence, en tant qu'être pensant. L'unique certitude résistant au doute est celle du: "Je pense donc je suis."La conscience est ainsi ce qui me permet de dire "je pense"et, donc, de me penser comme le fondement de toute connaissance: c'est elle qui me fait connaître que j'existe, mais aussi que je suis une "chose pensante", une "âme", un sujet distinct des objets à connaître.

Mais pour connaître, encore faut-il, comme va le remarquer Kant, qu'il y ait une continuité dans le temps, une unité de conscience.

Les expressions du langage courrant nous ont montrés que le terme de conscience avait également une connotation morale. C'est ce qu'énonce Rousseau dans Emile en nous disant: "Conscience, Conscience, juge infaillible du bien et du mal."

La conscience morale serait ce sentiment moral inné que tout Homme possèderait. Il suffit alors d'écouter la "voix de la conscience" pour savoir qu'on a mal agi ou, pour bien juger de juger "en son âme et conscience".Si l'on peut alors définir l'Homme par la conscience, c'est donc aussi en tant qu'être moral ou, en tout cas, en tant qu'être pour qui la question morale se pose.

Pourtant, faire reposer la morale sur un sentiment n'est pas sans poser problème. En effet, n'est-il pas possible de faire le mal en toute bonne conscience?

Si, comme le souligne Kant, le "je pense" doit pouvoir être accompagner toutes mes représentations", cela signifie également qu'il ne les accompagne pas toujours. En effet, il semble bien qu'il y ait certains de no comportements, de nos désirs, de nos envies, qui échappent à toute conscience.

En outre, il ne suffit pas d'avoir conscience d'avoir telle ou telle représentations pour affirmer que la conscience en est la cause. Si Descartes affirme que le sujet est transparent à lui-même, des philosophes comme Spinoza ou Nietzsche vont s'attacher à montrer que la conscience peut bien souvent être source d'illusion.

C'est ainsi que Spinoza affirmera que si "nous avons conscience de nos désirs, nous n'avons pas consciences des causes nous poussant à désirer".C'est d'ailleurs pourquoi nous nous croyons libres, alors que nous sommes déterminés par des causes nous dépassant et qui échappent à notre conscience. C'est Freud qui, à la fin du 19è siècle, va poser les fondements de la psychanalyse, à travers l'hypothèse de l'inconscient, montrant que notre vie psychique ne se limite pas à la conscience. Est alors inconscient tout ce qui est refoulé hors de la conscience, en raison des exigences de la réalité sociale. La conscience peut ainsi être trompeuse.

Toutefois, cette affirmation ne doit pas nous conduire à penser que la conscience n'est qu'illusion. Si nombre de nos actes et de nos pensées ont une origine inconsciente, il n'en demeure pas moins que c'est toujours pour une conscience qu'ils peuvent prendre un sens.

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Commentaires
J
Tu as raison... abandoned hope :'(
T
je t'aime mon courget
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